Cette bande dessinée chez Delcourt traite d'un thème difficilement abordé la sénilité
avec tendresse et drôlerie, sans tabou ni mélodrame.
Si des situations semblent si authentiques c'est que Paco Roca n'a pas hésité à fréquenter les maisons de retraite, à observer les personnes âgées, à discuter avec les aides-soignantes et les infirmières des résidences pour le troisième âge.
Ernest qui commence à perdre la tête n'arrive plus à vivre seul ; sa famille ne peut plus s'occuper de lui, il est donc placé en maison de retraite. Il doit s'adapter à un nouvel univers et un nouveau mode de vie. Il y rencontre d'autres pensionnaires dont Emile qui va le guider, le protéger dans ce lieu très étrange et l'aider à développer des stratagèmes pour qu' il puisse rester au rez-de-chaussée, chez les valides. Mais atteint de la maladie d'Alzheimer, la mémoire d'Ernest se dégrade progressivement . La lutte contre le temps pour garder le contrôle de sa vie s'avère inéluctable.
La Tête en l'air est aussi la réédition d'un roman graphique de Paco Roca,
précédemment intitulé Rides
et adapté en un film d'animation sous le titre "Arrugas" de Ignacio Ferreras en 2011.
Oui, il arrive à nous faire sourire avec un tel sujet.
"Pour l'auteur, la communauté des hommes est pareille à une bibliothèque dans laquelle les livres s'amoncellent en montagnes de papier jaunissant peuplées de rêves et de fantaisies. L'usure de toute une vie les couvre de rides, et certains voient les lettres de leurs pages s'effacer, feuille après feuille, jusqu'à redevenir entièrement blanches. Malgré cela, les émotions les plus intenses survivent, préservées comme un trésor caché sur une île lointaine."